Manifestations de 2019-2020 à Hong Kong
Des manifestations contre l'amendement de la loi d'extradition par le gouvernement de Hong Kong (en chinois traditionnel :, familièrement ) ont lieu depuis le à Hong Kong et dans plusieurs autres villes autour du monde dans lesquelles on retrouve la présence d'une diaspora hongkongaise. Les manifestants demandent d'annuler l'amendement car ils considèrent qu'il permettra à la Chine continentale d'intervenir dans le système juridique indépendant de Hong Kong, menaçant le particularisme légal de Hong Kong ainsi que la sécurité personnelle des Hongkongais et de toutes les personnes qui passeront par Hong Kong. En plus des manifestations locales à Hong Kong, les communautés de la diaspora ont organisé des rassemblements et des manifestations pour soutenir la cause.
Quelques manifestations ont lieu après l'introduction de l'amendement en. Il est à noter qu'il n'y a ni leader ni organisateur centralisé pour le mouvement. Les citoyens hongkongais communiquent et organisent les manifestations en utilisant le forum LIHKG et l'application Telegram. Pour la plupart, les manifestations sont pacifiques. Parmi elles, celles organisées par le Front civil des droits de l'homme (FCDH, ou CHRF en anglais) rassemblèrent le plus grand nombre de participants. Le, il y a eu de manifestants d'après le CHRF , . Peu après la manifestation, la cheffe de l'exécutif de Hong Kong, Carrie Lam, a annoncé que la deuxième lecture aurait lieu le , exactement comme programmé. Le, la police utilise plus de , du gaz lacrymogène et 20 projectiles en sachet afin d'expulser les manifestants. La deuxième lecture de la loi, planifiée pour le, est provisoirement reportée en raison de la manifestation qui cause la fermeture de l'immeuble du conseil législatif. Lam soutient le projet de loi malgré les protestations dans plusieurs secteurs hongkongais depuis la première manifestation. Elle annonce un report de la lecture pour l'après-midi du, mais elle mentionne que le projet de loi n'est pas annulé. En réponse aux actes violents et à cause de la position ferme du gouvernement, près de 2 millions d'Hongkongais participent à une autre manifestation le ; soit la plus grande manifestation de l'histoire de Hong Kong, poussant Carrie Lam a présenter ses excuses, sans pour autant démissionner.
Le, cette dernière déclare finalement que « le projet de loi est mort », bien qu'une majorité de Hongkongais demeurent sceptiques tant que l'exécutif n'aura pas exprimé clairement son renoncement définitif. Par conséquent, les protestataires poursuivent leurs actions pour obtenir l'annulation de la loi et la démission immédiate de Carrie Lam. La violence s'intensifie en juillet avec des conflits entre les manifestants pro-démocratie, la police et des partisans de Pékin, notamment à Yuen-Long où des partisans de Pékin attaquèrent les banlieusards à une station de métro locale le.
En 1987, le groupe spécial sur le droit du comité consultatif de la loi fondamentale de Hong Kong a proposé que le problème de la juridiction entre la future Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong et la Chine continentale soit réglé par le principe du territoire, ce qui signifie que les fugitifs devraient être renvoyés en jugement sur le lieu du crime. Martin Lee, un législateur pro-démocrate et un membre du groupe spécial sur le droit, a exhorté le gouvernement hongkongais à conclure "sans délai" un accord de restitution du fugitif avec la Chine en 1998, mais il n’y a jamais eu de tel accord jusqu'à présent.
Outre la question identitaire, la crise est aussi sociale. Hong Kong concentre un nombre très élevé de milliardaires (soixante-sept, selon le magazine américain Forbes) et les inégalités continuent de s'accroitre. Plus de 20 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Régulièrement, des associations ou médias s'indignent devant les « logements-cages », de moins de cinq mètres carrés, destinés aux personnes âgées dépourvues de retraite ou aux travailleurs précaires. Désormais les jeunes issus des classes moyennes sont également touchés. Bien que la crise du logement soit ancienne, de nombreux Hongkongais estiment que l’arrivée de Chinois fortunés qui blanchissent leur argent dans l’immobilier et font flamber les prix l’a aggravée.
En 2019, en réponse à l'émotion suscitée par l'assassinat d'une femme à Taipei (Taïwan) par un ressortissant hongkongais, la cheffe de l’exécutif, Carrie Lam, dépose un projet de loi autorisant l’extradition.