Sanskrit

Sanskrit
Le sanskrit ou sanscrit, est une langue indo-européenne de la famille indo-aryenne, autrefois parlée dans le sous-continent indien. De nos jours, certains érudits le parlent encore et publient des œuvres universitaires ou tiennent des colloques en sanskrit.

Le sanskrit est notamment la langue des textes religieux hindous et bouddhistes ainsi que des textes littéraires ou scientifiques et, à ce titre, continue d'être utilisé, à la manière du latin en Occident, comme langue liturgique, culturelle et même véhiculaire (un recensement de 1981 indique qu'il y aurait encore environ 6100 locuteurs ; en 1961, à peu près 194400 personnes disaient l'utiliser comme langue secondaire). C'est d'ailleurs l'une des langues officielles de l'État de l'Uttarakhand, avec le hindi. La grammaire du sanskrit est celle d'une langue hautement flexionnelle et très archaïsante, dont l'étude est fondamentale dans le cadre de la linguistique comparée. En 2011, on recense 2360821 locuteurs du sanskrit, dont 24821 locuteurs natifs en Inde et 1669 au Népal

Le sanskrit appartient à la famille des langues indo-européennes, dans la branche indo-iranienne, qui inclut la sous-branche indo-aryenne. Le sanskrit a profondément influencé les langues du nord de l'Inde, comme le hindi, l'ourdou, le bengali, le marathi, le cachemiri, le pendjabi, le népalais, ainsi que le romani (tsigane). Son nom, saṃskṛtam, qui signifie « parachevé », est assez récent ; la langue a pendant des siècles été simplement désignée par, ou , « la parole, la langue », le sanskrit étant senti comme la seule langue possible ; quelques désignations métaphoriques, comme , « langue des dieux », marquent bien son caractère éminemment religieux.

Le premier sens de sanskrit est celui d'« indo-aryen ancien », langue mère qui a donné naissance à une multitude de dialectes et est parallèle à la langue sœur de l'iranien ancien (sous-branche attestée par deux langues, l'avestique et le vieux-perse), dont elle se sépare à peine. L'étude de plusieurs langues indiennes ou indo-aryennes moyennes conduit cependant à se demander si, parallèlement au sanskrit, au moins une autre langue indo-aryenne ancienne n'a pas pu coexister en Inde du Nord, dans l'Antiquité, léguant notamment au hindi moderne un vocabulaire et des variantes phonétiques héritées du tronc commun mais non attestés en sanskrit, à moins qu'il ne s'agisse que de niveaux de langues (par exemple propres à la caste des commerçants).

D'après des documents retrouvés en pays hittite et rédigés dans cette autre langue indo-européenne, comprenant quelques mots indo-aryens, noms communs (sur l'équitation) et noms propres (théonymes), il est possible de déterminer qu'une forme d'indo-aryen était parlée au en Asie occidentale. Toutefois, sur les attestations indianisantes d'Asie Mineure à l'Âge du Bronze, plusieurs linguistes considèrent qu'il ne s'agit pas à proprement parler de « vieil indien » ou d'indo-aryen, mais d'une forme d'indo-iranien de niveau culturel ou religieux proche du pré-védique. .

La plus vieille forme de sanskrit attestée de manière plus tangible est nommée védique : c'est la langue dans laquelle sont rédigés les Vedas. Il n'y a qu'un Véda (connaissance) sous la forme de quatre volumes : dont le Rig-Veda ou « Veda des hymnes (rig-) », le plus ancien ensemble de textes de l'hindouisme. Il est cependant extrêmement difficile de dater le Rig-Veda lui-même, et donc les débuts de l'histoire réelle de la langue védique : les textes sacrés, en effet, étaient avant tout récités et appris par cœur (ils le sont d'ailleurs encore). Les linguistes s'accordent à discerner maintenant plusieurs strates historiques dans le védique (au moins deux ou trois), d'après la grammaire, les théonymes et le style. Les neuf premiers livres du Rig-Veda contiendraient en particulier ce qu'il est convenu d'appeler le « védique ancien ». Cette langue archaïque et peu normée est l'une des plus proches de l'indo-européen commun, langues « anatoliennes » mises à part (hittite, louvite notamment), et elle s'avère précieuse pour la linguistique comparée tant le volume de ses textes, l'ampleur de sa grammaire et la richesse de son vocabulaire prêtent à des analyses.

Le sanskrit védique est la forme archaïque de sanskrit dans lequel les quatre Védas (le Rig-Véda, le Yajur-Véda, le Sama-Véda et l´ Atharva-Véda) ont été composés (la plupart d'après la linguistique ont été rédigés en « védique moyen » et « védique récent »). Le sanskrit védique diffère du sanskrit classique dans une étendue comparable à la différence entre grec homérique et grec classique. À titre indicatif, on peut indiquer les principales différences entre le sanskrit védique et le sanskrit classique :

* Le sanskrit védique avait une consonne fricative bilabiale sourde (, Upamādhamīya) et une consonne fricative vélaire sourde (, jihvāmūlīya) — qu'il a utilisées jusqu'à ce que le souffle visarga apparaisse devant les consonnes sourdes labiales et vélaires respectivement. Les deux ont été perdues en sanskrit classique.

* Le sanskrit védique avait une consonne spirante latérale rétroflexe voisée, qui a été perdue dans le sanskrit classique.

* Nombreuses formes parallèles et irrégularités, que le sanskrit classique nivellera.