Carte géographique - Province de Rotanah Kiri (Ratanakiri)

Province de Rotanah Kiri (Ratanakiri)
La province de Rotanah Kiri, également appelée Ratanakiri, est une province du nord-est cambodgien.

Elle est occupée de longue date par des populations montagnardes collectivement désignées sous le nom de Khmer Loeu ("Khmer d’en haut"), terme qui regroupe en fait une douzaine de groupes distincts. Il s’agit de la seule province du Cambodge où l’ethnie khmère est minoritaire.

À cause principalement de son enclavement, le Rotanah Kiri est une des régions les moins développées du Cambodge. Ses infrastructures sont très restreintes et le pouvoir du gouvernement local est très limité.

Des recherches ont révélé que la région est occupée depuis l’âge du bronze, voire celui de la pierre et des échanges commerciaux ont été démontrés entre les zones montagnardes et les villes du golfe de Thaïlande au moins depuis le. Au début de son histoire, la région fut régulièrement occupée par l’Annam, le Champā, l’empire khmer ou le Siam, au gré des conflits qui opposèrent ces empires sans toutefois qu’aucun d’entre eux ne daigne jamais y installer une administration centrale chargée de la contrôler. Du au début du, les villages étaient fréquemment la proie des marchands d’esclaves khmers, lao ou thaïs qui venaient s’y approvisionner. Au, la région fut conquise par un prince laotien, avant, au , d’être annexée par le Siam. La contrée fut incorporée à l’Indochine française en 1893. Les Français construisirent d’énormes plantations d’hévéas, notamment à Labansiek, qui n’était pas encore devenu Banlung ; des travailleurs indigènes furent réquisitionnés pour la construction et affectés à la récolte du caoutchouc,. Bien qu’elles soient sous le contrôle des Français, les terres qui forment l’actuel Rotanah Kiri avaient été transférées du Siam au Laos, puis au Cambodge,. Même si certains groupes d’indigènes résistèrent au départ au pouvoir colonial, ils étaient tous assujettis en 1953, à la fin du protectorat.

En 1959, Rotanah Kiri, jusqu’alors rattachée à Stoeng Treng devient une province à part entière. Elle tire son nom de deux termes khmers (montagne (giri) et pierres précieuses (rotna)), tous deux d'origine sanskrite et qui décrivent deux aspects par lesquels la province était alors connue,. Dans les années 1950 et 1960, Norodom Sihanouk lance une campagne de développement et de « khmérisation » dans le nord-est du Cambodge destiné à mettre les villages sous le contrôle du gouvernement, à limiter l’influence des rebelles dans les campagnes et « moderniser » les communautés indigènes,. Certains indigènes furent déplacés dans les plaines où on les contraignit à s’éduquer à la langue et à la culture khmères alors que dans le même temps, des représentants de l’ethnie khmère s’installaient dans la province. On édifia des routes et on construisit de grosses plantations d’hévéas,. Ayant à subir de rudes conditions, voire du travail forcé dans les plantations, beaucoup de Khmer Loeu quittent leur habitat traditionnel pour s’installer loin dans les villes de provinces. En 1968, les tensions débouchèrent sur des émeutes de l’ethnie bru pendant lesquelles plusieurs Khmers furent tués,. La réponse du gouvernement fut brutale ; des centaines de villageois furent tués et des habitations incendiées,.

Dans les années 1960, les maquisards communistes, que le prince Norodom Sihanouk allait bientôt appeler khmers rouges, exploitèrent le ressentiment des Khmer Loeu envers le gouvernement central pour s’allier à eux,. Le parti communiste du Kampuchéa déplaça son siège dans la province en 1966 et reçut l’appoint de plusieurs centaines de combattants montagnards,. À cette époque, la région était le théâtre d’une forte activité Việt Cộng ; les combattants s’y étaient installés dans les années 1940, et en juin, dans une conférence de presse, Norodom Sihanouk reconnaissait que le Rotanah Kiri était devenu « de facto, un territoire Nord-vietnamien, ». De mars à mai, les États-Unis mirent en œuvre l’opération Menu, une campagne de bombardement massif de la région, espérant couper les troupes communistes vietnamiennes de leurs sanctuaires,. C’est à cette occasion que Lumphat, alors capitale provinciale fut entièrement détruite et perdit définitivement son importance au profit de Banlung qui devint le centre administratif. Afin d’échapper aux destructions, les habitants durent quitter leurs villages pour chercher refuge et protection auprès des khmers rouges,. Ceux-ci, qui au départ étaient plutôt bienveillants dans cette province, devinrent de plus en plus brutaux. Les Khmers Loeu n’eurent bientôt plus le droit d’utiliser leur propre langue ni de pratiquer leurs religions ou leurs coutumes traditionnelles qui devinrent considérées comme « anticommuniste » ; la vie et les repas en commun devinrent la règle et les rares écoles durent fermer. Les purges au sein des minorités ethniques s’intensifièrent et des milliers de réfugiés s’enfuirent au Laos et au Viêt Namalors que des groupes de guérilla anti khmers rouges se développent, dont celui de Taveng, emmené par un certain Bou Thorng qui deviendra député de la province une trentaine d’années plus tard ,. De premières études semblent accréditer que 5 % de la population du Rotanah Kiri ont été victimes des khmers rouges, un chiffre de loin le plus bas de tout le Cambodge,.

Après la chute du régime de Pol Pot, en 1979, la politique du nouveau gouvernement vis-à-vis du Rotanah Kiri peut être considérée comme de la « négligence bienveillante ». Les Khmers Loeu furent autorisés à retrouver leur mode de vie traditionnel, mais les autorités ne rénovèrent que peu d’infrastructures. Contrôlée par les Vietnamiens, l’administration provinciale n’avait que peu de contacts avec les communautés locales. Toutefois, bien après la chute de leur régime, les rebelles khmers rouges continuèrent à tenir les forêts. Si la plupart d’entre eux ont rendu les armes dans les années 1990, des attaques le long des routes provinciales continuèrent jusqu’en 2002.

L’histoire récente du Rotanah Kiri est surtout marquée par la modernisation et les défis aux modes de vie traditionnels qu’elle engendre,. Le gouvernement a remis les routes en état, encouragé le tourisme et l’agriculture et enfin a facilité l’immigration massive de Khmers des plaines vers la province,. L’amélioration du réseau routier et la stabilité politique on fait monter le prix des terrains et les litiges fonciers sont devenus un vrai problème. Même si une loi de 2001 permettait aux communautés indigènes d’obtenir des titres de propriété collectifs pour leurs terres traditionnelles, plusieurs villageois sont devenus sans-abris. Le gouvernement avait cédé des concessions sur les terres traditionnellement occupées par les tribus montagnardesmais des « ventes » avaient néanmoins eu lieu, souvent entachées de pots-de-vin à de hauts fonctionnaires, de coercitions, de désinformations et de menaces ,. Toutefois, il semble que l’implication de plusieurs organisations non gouvernementales internationales ont fait diminuer les cessions abusives. Dans les années 2000, le Rotanah Kiri a dû accueillir des centaines de réfugiés Degar qui fuyait les persécutions dans le Viêt Nam voisin ; le gouvernement de Phnom Penh a été critiqué pour avoir rapatrié de force beaucoup de réfugiés.

 
Carte géographique - Province de Rotanah Kiri (Ratanakiri)
Pays - République khmère
Drapeau du Cambodge
La République khmère a existé de 1970 à 1975. Elle se situe dans l'histoire du Cambodge entre le royaume qui succéda au protectorat français et le Kampuchéa démocratique du régime des Khmers rouges. Officiellement déclarée le 9, après la déposition du prince Norodom Sihanouk, le 18, la République khmère était administrée par un gouvernement pro-américain dirigé par le général Lon Nol.

Devise (monnaie) / Langage  
ISO Devise (monnaie) Symbole Chiffre significatif
KHR Riel (Cambodian riel) ៛ 2
ISO Langage
EN Anglais (English language)
FR Français (French language)
KM Khmer (Central Khmer language)
Quartier (ville) - Pays  
  •  Laos 
  •  Thaïlande 
  •  Viêt Nam 
Subdivision territoriale
Pays, State, Zone géographique,...
Ville, Village,...